Un an après...

Aujourd'hui, cela fait un an jour pour jour que ma belle Yupioca est décédée.
J'arrive à sourire et à faire comme si tout était facile, comme si c'était du passé, mais parfois, les souvenirs sur FaceBook font mal, regarder une jument lui ressemblant fort qui galope dans une prairie me fait couler une petite larme...
Je sais, c'est tout frais, un an à peine, mais certains jours me feraient presque croire que c'était hier alors que d'autres jours, je n'y pense pratiquement pas.
Je n'ennuie personne avec mes petits moments de nostalgie, je n'en parle à personne d'ailleurs. Quand on me demande comment je vais, je me contente de sourire et de dire que tout va bien. Pas besoin de rendre mal à l'aise mes proches avec mes petits moments de baisse de moral...
Je laisse le temps au temps. Un jour, les choses iront mieux, je n'aurai plus l'envie de pleurer lorsque je parlerai d'elle un peu plus longtemps que deux minutes.

Certains jours, je me déteste. Je m'en veux d'avoir abandonné alors que j'aurai peut être pu faire d'avantage encore. J'aurai peut être pu chercher ces plus de 5000 € pour l'opération. J'aurai pu demander encore d'autres avis d'autres vétérinaires ou cliniques vétérinaires. Parfois, je me dis aussi que je n'aurai jamais du la mettre dans cette écurie, dans cet endroit qui l’a blessée, et continuer de passer tous les jours comme je le faisais d'habitude, mais je ne le pouvais pas, je devais faire mes heures d'auto-école et passer mon permis. Sans compter sur le fait que je sois tombée malade après, me clouant au lit.
Et puis d'autres jours, je réfléchis à tout ça et mes restes d'ancienne assistante vétérinaire refont surface. Je suis contre l'acharnement, je l'ai toujours été. Qu'est ce que j'aurai voulu faire de plus lorsque trois vétérinaires dont une orthopédiste me disent que l'opération avait trop peu de chances de réussite ? Elle souffrait énormément et n'en pouvait plus, elle était à bouts, et j'avoue que moi aussi. J'ai tout tenté, des soins douloureux, des injections, des visites vétérinaires, un boxe nettoyé à fond tous les jours pour ne pas qu'elle ait une seule crasse dans sa blessure. Il n'y avait rien à faire de plus, j'avais fait le maximum... Et cette colique ce fameux jour, à cause du propriétaire de l'écurie, a terminé de la condamner. Le peu de positif que j'avais réussi à faire avait été détruit et était irrécupérable.

Un an après son décès, je n'ai toujours pas pu me résoudre à me séparer de son bac de pansage, encore moins de son licol ni du tapis de selle que j'avais spécialement fait faire pour elle auprès de Roc's Anne.
Peut-être qu'un jour, j'arriverai à revendre tout ça mais je sais que je garderai son licol à mes côtés. J’ai réussi à vendre sa selle récemment même si ce ne fut pas sans un énorme pincement au cœur. Heureusement, la selle part chez des gens biens.

Cette petite jument avait un caractère en or, elle aimait apprendre et donnait toujours le meilleur d'elle-même pour faire plaisir.
Nous avions des caractères différents pourtant et j'avais pensé à la vendre afin de lui offrir toutes les chances de trouver quelqu'un qui lui conviendrait et après plus de six mois de recherches, de rencontres de personnes qui ne m'avaient pas plues, j'avais enfin trouvé quelqu'un qui la méritait, qui prendrait soin d'elle comme je l'avais toujours fait. Nous n'avons pas eu de chance.

Aujourd´hui est un jour bien triste pour moi. Celui où j’ai dû dire  « Au revoir ma belle, on se reverra. Je suis tellement désolée. On arrête tout. Pardonne moi ma belle », ces quelques mots qui me bouleversent encore, stoppant là ce combat que nous menions depuis un mois sans aucune chance de réussir...

Yupioca, si tu savais à quel point je t’aimais... Je t’aime toujours et ça ne changera pas ❤️

Comments

[Rosesheltie]

Grande tristesse bien compréhensible, je compatis.

[Amandine]

❤️