Non, c’est une blague ! J’en suis bien loin d’ailleurs !
En fait, dans le cadre de ma remise en selle depuis ma chute (dont je vous parlerai un jour… plus tard… Non non, n’insistez pas, pas maintenant) il y a un an, ma coach a décidé de travailler mon équilibre.

Il y a quelques jours, lors de ma toute première leçon en selle, elle m’avait simplement proposé d’ôter mes pieds des étriers lorsque j’étais sur Mylo et… J’étais tellement raide stressée que je partais un coup à gauche un coup à droite, plus aucun équilibre. Rien. Nada… Heureusement que Mylo est génial et qu’il essaie au maximum de récupérer mes fautes sinon je me serai retrouvée à terre.

C’est complètement frustrant quand on sait qu’il y a un peu plus d’un an, je galopais plein cul dans les champs (oui, bon, on s’entend hein, je détruisais pas les champs des fermiers, j’étais dans les jachères), qu’il y a encore deux ans, je faisais des courses avec un énorme sourire aux lèvres, que j’avais tellement confiance que je partais en balade en hackamore ou même en licol en corde, que le simple fait de parler de balader me faisait littéralement baver…
A présent, je suis au stade où j’arrive à trotter et j’en suis déjà contente. On fait des transitions dans le trot et croyez-moi : vu mon énorme trauma’ j’ai de quoi être fière.

Mais j’aimerais beaucoup galoper à nouveau ! Ca me manque !

Après un petit pansage et la mise en place du surfaix de voltige sur un superbe cheval de trait, je monte sur l’énorme montoir, et là, c’est déjà la panique !
Comment arriver à m’asseoir sans tomber ? J’ai l’impression qu’une fois assise, je vais me casser la figure, que le cheval va détaler et m’envoyer ses pieds dans la tête. Je me fais déjà un film puissance mille alors que je ne suis même pas encore sur son dos.

Ma coach me motive un peu et hop, je passe la jambe avec un rire nerveux à la « Bon ben, je fais un mètre 76, au cas où… pour mon cercueil ». C’est bon, je suis dessus… « On peut descendre maintenant ? C’était bien chouette, merci »… Bon, ça n’a pas l’air de fonctionner… Il va falloir marcher à présent.

Pour commencer, chaque pas me fait glisser, je suis raide comme un piquet, à en avoir mal au dos, mal aux épaules, mal partout en fait. J’ai envie de pleurer et de descendre… Mais justement, il faut que j’avance sinon dans dix ans, j’en serai toujours au même point.

La coach me dit que je dois fermer les yeux et ressentir les foulées du cheval, je lève la main droite lorsque le pied droit touche le sol, la main gauche pour le pied gauche. Heureusement, ce cheval est fort agréable, il a un pas calme, je ressens tout, c’est vraiment chouette. Je réalise alors à quel point ça, ça me manquait ! C’est une bonne chose…

Plus tard, je dois toucher mon pied sans relever la jambe. D’abord avec la main du bon côté et puis avec la main du côté opposé. C’est vraiment compliqué. J’ai tout le temps l’impression que je vais tomber.

A l’arrêt, ma coach devient mon ennemie du moment lorsqu’elle me demande de faire ce fameux « tour du monde ». Mais siiii, vous voyez, le fait de faire le tour de son cheval sur son dos…
Je ne sais pas comment je dois faire. Enfin si, je sais que je dois passer une jambe et donc avoir les deux du même côté mais… comment faire ? Je dois passer ma jambe au dessus de son encolure ? Mais il va prendre peur et me faire tomber ! Ou non, en fait il va juste bouger et je vais glisser et tomber ! Enfin de toutes façons, je vais tomber, je vais me faire super mal et ça va me traumatiser un peu plus encore… J’ai pas envie. J’ai juste envie de pleurer.
Ma coach me motive, elle me parle de son cheval qui est tout gentil tout beau tout doux tout adorable, il ne bouge pas d’un poil, il attend patiemment que je passe la guibole. Et c’est vrai qu’il est patient avec moi !

C’est bon, je l’ai passée, cette jambe. J’ai l’impression que je vais tomber en arrière. Ah non, c’est en avant. Ha ben non, je repars en arrière. Fichu équilibre, pourquoi m’as-tu abandonnée ?!?
Voilà, je reste stable… Et c’est là que coach chérie me propose de passer l’autre jambe pour être face aux fesses de son cheval… Mais elle veut ma mort ou quoi ? C’est l’enfer son truc !

J’hésite une fois de plus mais un peu moins longtemps. Me voilà face aux fesses. Toujours à la demande de ma coach-tortionnaire, je me penche pour caresser la queue. C’est loin, ce cheval n’est pas petit, mais j’y arrive quand même.

Je peux continuer mon « tour du monde » mais, douleurs au dos obligent, je repars dans l’autre sens. Les deux jambes du même côté ne me mettent pas à l’aise mais avec le temps, je sais que ça ira.

Enfin à nouveau « en selle », je devrai me coucher sur sa croupe, me redresser et aller toucher ses oreilles.

Nous terminons avec un petit arrêt à l’assiette et la respiration. Ce n’est pas simple quand on est raide comme un piquet mais j’y arrive tout de même.

Pour une première fois, je suis assez fière de moi. Ce n’était pas vraiment du grand art mais ça m’a permise de voir que j’étais sur le bon chemin, que ces exercices m’aidaient. Malgré mon stress, j’avais déjà envie de retourner à cheval… Mais chaque chose en son temps…

Je conseille ces séances de « mise à cru » a tout le monde. Du cavalier débutant au professionnel. Ça permet de travailler l’assiette, l’équilibre surtout, et puis on ressent le cheval comme jamais. Chaque mouvement, chaque tremblement de la peau, chaque respiration est ressentie.

J’ai vraiment hâte d’être à ma prochaine séance !!

J'ai testé la voltige

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