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Demain, je monte !
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2 septembre 2017

Mon tout premier cheval

Courant de l’année 2008, je me suis mise en quête de trouver LE cheval de ma vie…
Ce ne fut pas chose simple parce que je ne voulais pas nécessairement de papiers mais, même pour des « sans papiers », on me demandait des prix de sot.

Je rêvais toujours de mon beau cheval noir, je le voulais mâle, pas poulain. J’étais pas une grande cavalière (juste le niveau confirmés en manège, aucun étrier d’or ni rien de tout ça) et comme on avait toujours dit « A vieux cheval, jeune cavalier, à jeune cavalier, vieux cheval »… Je cherchais donc mon cheval dans la dizaine d’années.

On m’a proposé de tout : des gris, des juments, des poulains, des hors de prix, des complètement sauvages, des bientôt retraités… Jusqu’à ce que je tombe sur une petite annonce sans photo, juste quelques lignes sur le fait de fermiers qui avaient acheté une jument Mérens… Jument qui s’est avéré être pleine d’un Frison. Le poulain était là et ils étaient dépassés.

Et me voilà à téléphoner… Je ne saurai jamais pourquoi en fait ! Pourtant je savais clairement que je n’avais pas les connaissances, je n’avais toujours monté que des chevaux débourrés, je ne m’étais toujours occupée que de chevaux éduqués… Et me voilà à demander une rencontre.

Chéri me laisse faire. Après tout, une visite n’engage à rien.
Nous partons donc à la rencontre de ce poulain. Le GPS nous promène un peu partout, il semble aussi perdu que nous sur les routes, et dire qu’on compte sur lui !
D’un coup, je m’écrie : « C’est lui !! Làààà, c’est lui !!! »

Première rencontre. J’écoute l’histoire de ce petit poulain arrivé un peu par surprise, ces gens de vaches à la base qui voulaient un gentil cheval à monter de temps en temps. J’ai les mains dans le dos, tenant une carotte… Je sens quelque chose qui chipote timidement. C’est ce petit poulain.
La naisseuse sourit tout plein, c’est la première fois qu’il ose venir. Je l’intrigue… Enfin surtout ma carotte !

Nous continuons de discuter au milieu de la prairie, le petit poulain à quelques mètres de moi qui ne me lâche pas du regard. La naisseuse m’explique qu’un homme est venu quelques jours plus tôt, il a voulu le licoler et partir promener avec, voir ses allures et tout un tas de trucs. Et moi, je suis tout l’opposé, je le regarde de loin, il sait très bien dérouler ses allures tout seul sans moi, il lève même la queue en panache, il saute comme un cabri puis envoie ses postérieurs… Pour courir rejoindre maman et téter…

Petit café à l’abri du vent froid, dans la maison des fermiers, ils sont adorables, vraiment de chouettes gens. Ils me laissent réfléchir à ce petit poulain, ils demandent simplement d’avoir des nouvelles et pouvoir venir le voir de temps en temps…
Je commence déjà à répondre que ce ne sera pas un problème pour moi, que ça me ferait même fort plaisir de leur montrer son évolution…
Chéri me dit « Il te plaît hein ! Tu avais des étoiles plein les yeux en le regardant »… Moi je doute complètement, il est vraiment jeune, aucune expérience et moi c’est pas mieux dans ce domaine… Et d’un coup, le déclic ! On apprendra ensemble !!

C’est comme ça que Mylo est arrivé dans ma vie. Un superbe Frison/Mérens toisant le mètre 55, né en mars 2008.
Avec lui, des projets de dressage mais aussi de TREC et surtout de la balade à gogo ! J’adore promener dans les bois, ce serait bête de ne pas en profiter.

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Nos débuts ne furent pas tout roses ! Il m’en a fait voir.
Je me suis pratiquement battue avec lui pour qu’il donne les pieds sans tenter de me les envoyer dans les dents, sans me les arracher des mains, sans se jeter à genoux…
Il m’a également fallu lui apprendre à rentrer en prairie avec moi en longe, patienter que je ferme les fils et le détache et partir sagement… Il aura même réussi à m’envoyer un postérieur dans la cuisse, j’ai terminé aux urgences et puis j’ai mis 4 ans à ne plus avoir la trace de son pied dans le muscle.
Lorsque je rentrais dans son box, il a fallu lui apprendre à ne pas tenter de me tuer. Et il faut dire qu’il visait très bien. Passer la porte de son box sans se précipiter fut aussi à apprendre.
Je vous passe la longue liste. A chaque fois, je me disais que je n’y arriverais pas et à chaque fois, je culpabilisais, je m’en voulais de m’être lancée dans cette aventure.
Je dévorais tous les livres que j’avais acheté, je tâtais, je testais et il y avait un déclic, tout se résolvait au fur et à mesure.

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Vient l’heure de son débourrage. J’avais appris en même temps que lui la méthode La Cense et Andy Booth (à l’époque encore à La Cense), ainsi que De Corbigny. Je souhaitais donc que son débourrage soit le plus éthologique possible.
Je l’ai fait faire par Equi-Logique, chez Anne Fontaine. Un réel bonheur !
Elle a débourré Mylo mais elle m’a aussi débourrée moi. J’ai appris énormément à ses côtés. J’aurai habité plus près, j’aurai continué à suivre des cours avec elle mais nous avions pratiquement 45 minutes de route et à l’époque, je dépendais de Chéri, n’ayant pas le permis.

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Débourrage terminé, nous rentrons à l’écurie. Quelques petites séances en piste, quelques petites balades et puis nous la quittons pour partir en prairie. A nous la belle vie !
Du moins, c’est ce que je pensais !
Les débuts furent vraiment chouettes, de belles balades, des super moments de rigolade… Et puis le naturel revient au galop et c’est là que je déchante ! Jusqu’à l’accident de Mylo dans un box.
Il se coince les postérieurs dans une stalle à vache et tente de se relever, déplaçant le bassin, s’écroulant au sol plusieurs fois.
Nerf atteint, muscle également. Ses jours son à présent comptés. J’appelle plusieurs vétérinaires, cinq au total, et tous les cinq me parlent d’euthanasie.
Au tout dernier, je le vois même sortir l’aiguille… Et là je le dégage ! Je lui parle de partir en clinique vétérinaire et que là-bas, je verrai ce qu’il en est au niveau radios et compagnie. Hors de question de condamner mon cheval sans qu’ils n’aient fait tous les tests !

De retour de la clinique quelques jours plus tard, on en est au même point. Enfin presque.
En fait, il n’y a rien de cassé. Ils voient une atteinte du nerf et du muscle mais ne savent pas si le nerf va se nécroser (et là, ils parlent d’euthanasie) ou si ça va se refaire. Mais ils ne savent pas non plus quoi me conseiller pour que ça se refasse… Certains me conseillent d’enfermer en box, d’autres de surtout privilégier le mouvement.

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Je contacte Fabienne Letot, alias E-Ki-Libre, pour une séance de shiatsu. Elle a apprit l’accident de Mylo et est partante pour l’aider. Ça fait plaisir de se sentir soutenue, de ne pas avoir l’impression d’être la seule à y croire.
En fin de séance, Mylo déroule à nouveau son pied alors qu’il ne savait plus le faire. Fabienne aura aussi drainé son foie et ses reins à fond, il urine brun. C’est impressionnant mais je vois à quel point cette séance a fait du bien à Mylo. A l’heure actuelle, je me dis toujours que j’aurai du continuer les séances. Mais rien n’est perdu…

Un mois après l’accident, je décide d’appeler une ostéopathe après avoir passé pas mal de nuits blanches à chercher des informations sur le net. Je contacte plusieurs personnes, l’une d’elles ne me répondra jamais malgré mes nombreux appels et mails, une autre personne est en voyage en France pour le travail, et puis une ostéopathe me répond !
Elle me demande un maximum d’informations, ce qu’ont dit les vétérinaires et me propose un premier rendez-vous.
C’est comme ça qu’Aurélie Madelrieux est entrée dans notre vie.
Une fois par mois, elle nous rendait visite pour une grosse séance qui fatiguait énormément Mylo les jours d’après, et puis elle me créait un protocole de soin à faire quotidiennement en attendant la prochaine séance.
De nombreux mois plus tard, elle me propose de grimper sur son dos. S’en suivront de nombreuses séances où je devrai même aller en rue promener à cru sur son dos. Mon cheval fraîchement débourré, j’ai eu de la chance qu’il ait un super mental et une bonne éducation en fait.

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Il nous aura fallu un an… Un an de soins quotidiens, un an pour retrouver une jambe opérationnelle à 110 %… Et puis nous avons pu clore ce chapitre…

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